Mon baluchon à pois

Mettre dans un sac les deux trois dernières choses qui me rattachent à ma vie actuelle.

Fermer le sac.

Avec de gros nœuds bien compliqués.

Ne jamais le rouvrir.

Enfermer dans un coin de ma tête tous les bons moments que j’ai pu passer ici.

Utiliser une serrure à code.

L’oublier aussitôt.

Confectionner un petit baluchon à pois comme dans les cartoons.

Le remplir avec le strict nécessaire.

Prendre la route.

On aime rarement la vie qu’on a.

On donnerait beaucoup pour avoir la possibilité d’en changer. Mais une fois qu’on l’a on se retrouve comme paralysé. C’est pareil avec le grand amour. On a une de ces facultés à foutre tout en l’air, c’en est effrayant.

Je devrais peut être parler pour moi cela dit. Certains réussissent sans doute à saisir leur chance.

Mais les choses ne sont pas si simples de toute façon.

Tout est une question de caractère et de choix.

Vaut-il mieux se retrouver à un embranchement offrant seulement deux possibilités de route ?

Ou bien sur un énorme rond point d’où partent dix chemins ?

Personnellement j’ai tellement de mal à en choisir un que je tourne en rond. Encore et encore. Comme si j’étais prise par la folie d’un manège diabolique plein de clowns laids à mourir qui me regardent tourner en hurlant de rire.

J’ai toujours détesté les clowns et les nains de jardin.